On a déjà raconté la naissance de TRADI-DÉFI.

Donc, au début, l’appel de TRADI-DÉFI ne s’adressait qu’aux musiciens. A tous les musiciens trad, quels que soient leur niveau, leur âge et leur instrument, chacun étant le bienvenu. Et il en est venu de partout : des groupes folkloriques, de l’AMA (Association des Musiciens d’Anost), de différentes formations, et des solitaires. Et grâce à ce copain qui connaît un autre copain, grâce à toutes les autres rencontres, nous fûmes bientôt une centaine. « Viens jouer avec nous ». Venait qui voulait, qui avec sa vielle, qui avec sa cornemuse, son accordéon, son violon ou tout autre instrument.

Certes, si la première déambulation – bien arrosée ! - fut… « folklorique », l’après-midi, le soleil revenu nous permit de rejouer dans les rues jusqu’au soir, et le public était encore au rendez-vous. Pari gagné !

Alors bien sûr, on a renouvelé l’expérience.
Au fur et à mesure, on a élargi le répertoire et on a travaillé. On a eu la chance d’avoir avec nous des maîtres qui nous ont fait progresser : Pierre et Pierre, Bernard, Benoit, Dominique, Sophie, Sébastien, Guillaume… (dont je ne citerai pas les noms pour ne pas blesser leur modestie). Et puis, certains d’entre nous se sont sentis inspirés et nous ont proposé leur valse ou leur mazurka. Bref, on a avancé et bien avancé, ça c’est sûr !

Dans nos déambulations, nous avions des accompagnateurs : des conjoints, des copains qui nous disaient : « Comme c’est frustrant de n’avoir qu’à vous suivre ! Nous participerions volontiers à la fête nous aussi ! »
Certains trouvèrent une solution : nous accompagner avec tambourins et diverses percussions. Les demandes se multipliaient : « Comment participer quand on ne joue de rien ? »

Alors, c’est là qu’on s’est dit : « Notre raison d’exister, c’est de rassembler ; notre plaisir, c’est de faire de la musique ensemble. S’il y a de la place pour tout le monde, pourquoi pas pour des chanteurs ? Après tout, la voix est bien le premier de nos instruments. Et tout le monde peut chanter, petit ou grand ! (Hé oui ! petit ou grand car Tradi-défi est intergénérationnel, parmi les chanteurs comme parmi les instrumentistes ! Et quel plaisir, que c’est rafraîchissant et encourageant de voir parmi nous des jeunes et même des très jeunes !…) »

Bref il ne s’agissait pas de créer une chorale à part mais d’ajouter l’instrument voix à nos partitions.
Appel fut lancé à toutes les bonnes volontés. Nous ne demandions que de l’enthousiasme.
Et voilà. Les chanteurs sont aujourd’hui aussi nombreux que les instrumentistes. On ne fait pas de prouesses vocales mais on mêle nos voix aux instruments, et quelles sensations pour tout le monde ! Ah, c’est sûr, ça demande quelques répétitions, mais avec quel plaisir on s’y retrouve !
Et puis, finalement, les chanteurs ne font pas que chanter : ils tapent dans les mains, ils font des gestes, ils ont même des accessoires : tissus de couleurs, kazoos, percussions…

Les répétitions devenaient indispensables. Nous avons donc établi un calendrier. Ce serait le dimanche matin à l’Entrepôt de Chenôve, à 9 h 30 : les musiciens dans leur salle, les chanteurs dans la leur, et nous travaillons les mêmes morceaux. A 11 h, nous nous retrouvons tous dans la grande salle pour une mise en commun. C’est souvent une découverte émerveillée. On prend conscience de la complémentarité des deux groupes, et ça peut même ficher la chair de poule. Oui, ça a de la gueule ! Et chacun, à son niveau, est heureux de contribuer à cette harmonie.
Mais après l’effort, le réconfort ! A 12 h, tout s’arrête pour la troisième mi-temps. Et autour d’un kir ou d’un rosé pamplemousse, ça discute, ça rigole, ça plaisante.

Maintenant, TRADI-DÉFI est composé de musiciens et de chanteurs qui sont indissociables. Certains organisateurs peuvent avoir du mal à le comprendre. Pourtant, c’est notre spécificité, notre originalité, notre force.
Nous avons chanté et joué la dernière fois devant le grand Musée de Dijon. On peut le dire, nous avons récolté un franc succès. Une partie du public s’est même mise à danser, quel plaisir !

Nous avons aussi déambulé à Anost lors de la Fête de la Vielle. Nous avions fière allure avec, tous, nos canotiers « TRADI-DÉFI ». Cette vague de canotiers ondulant dans les rues au son de la musique, quelle belle image !

Enfin ça, c’était avant la Covid bien sûr !
Mais qu’à cela ne tienne ! Nous préparons de pied ferme la rentrée TRADI-DÉFI. Y’a des envies, et ça, c’est le moteur ! Des envies de musiques, d’harmonisations, et surtout des envies de se retrouver pour faire quelque chose de beau, à nouveau, tous ensemble ! Nos richesses , ce sont notre nombre, notre diversité et notre enthousiasme ! Alors gardons-les au chaud en attendant les jours meilleurs qui ne manqueront pas d’arriver.

Yoma et Jean
03/11/2020